
Météorites | Adrien Jutard
Sur un fond qu’il a voulu atmosphérique, rejouant et réinterprétant la tradition impressionniste, mouvement dont la sensualité nébuleuse aboutit et se dissout dans l’expressionnisme abstrait américain par exemple, Adrien Jutard intervient comme un dur minimaliste, traçant des motifs chirurgicaux, purs et gras, difficilement pénétrables, des « chemins qui ne mènent qu’à la peinture » pour reprendre un commentaire de Carl André sur l’œuvre de Franck Stella. Ces deux visions de l’art qui se sont affrontées au XXe siècle rejouent ici leurs dichotomies au sein de chaque tableau, grâce à des innovation techniques qui rendent ces caractéristiques encore plus tranchées. C’est là toute leur tension stimulante, le fait qu’ils n’auront de cesse d’interroger notre œil, jamais tranquilles.
Et les « météorites », titre de l’exposition, dans tout cela ? Calmes blocs ici-bas « chus d’un désastre obscur » comme dirait le poète, leur unité condensée et géométrique semblent en faire les émissaires d’un ailleurs lointain, venus donner un sens plus pur au médium pictural.
Vernissage7 septembre 2019