MARC-ANTOINE DECAVÈLE

Né en 1981 à Villefranche sur Saône, Marc-Antoine Decavèle est diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2005, où il suit parallèlement des cours de littérature au Collège de France.

Sa peinture a cette fragilité qui exige le regard. La matière n’y est pas là pour produire la précision d’un état particulier, mais pour produire l’indétermination d’un état. Par ce biais son travail tente de mêler matière et acuité, de faire se renouer l’intelligence et le sensible. On se retrouve au cœur du visible, quelque chose entre éclaircir et glisser. Sébastien Hoet écrit sur son travail : « Le problème n’est plus de « rendre visible » comme disait Klee, mais de laisser affleurer l’invisible dans le visible. »

Lorsqu’il expose pour la première fois à La Galerie Valérie Eymeric en 2015, il débute l’utilisation du pistolet basse pression : son style est « nuagiste » abstrait. En 2017, Marc-Antoine Deacvèle donne à voir des œuvres subtiles, comme des halos de lumière ou des floutages suggestifs. Ses tonalités sont différentes. Un appel au regard, à la méditation, à la recherche du visible. Une immersion dans le bleu. Un hommage à Malévich. Il est alors sélectionné trois fois pour ART PARIS avec la Galerie Valérie Eymeric (2018, 2019 et 2020).

Pour sa troisième exposition individuelle au sein de la Galerie Valérie Eymeric en 2020, il poursuit ses recherches picturales, réalise des petits formats qu’il n’avait pas osé exposer jusqu’à présent tant l’utilisation d’un pistolet haute pression nécessite une dextérité impeccable pour de petites œuvres. Malévich est toujours présent dans cette série numéro III. Un catalogue est édité pour l’occasion avec une préface de Jean-Claude Marcadé, reconnu pour ses travaux sur l’avant-garde russe et notamment le grand peintre du suprématisme. Il s’est lié d’amitié avec le jeune peintre lyonnais dont une œuvre figure dans sa collection personnelle. En 2021, pour son exposition personnelle dans ma galerie, il poursuit inlassablement sa recherche, et crée un nouvel ensemble : ”pour Malévitch – les dormitions ». L’idée serait de faire évoluer la picturalité vers un dialogue avec l’art byzantin et l’icône russe et plus particulièrement leurs dormitions où se lient l’horizontalité de la mort et la mandorle. Faire reculer la notion d’image pour laisser plus d’expression à celle d’icône, c’est-à-dire mettre l’accent sur la présence, la révélation, la transformation.

En 2024, l’artiste nous présentait ”L’antre des nymphes ». Depuis l’obscurité, leur mystère incarnent le vivant de la nature, révèlent le caractère dansant de la nature. L’artiste tente de donner une présence à l’événement de la cristallisation que produisent les nymphes.  Ce flottement à travers lequel la forme et la matière se trouvent irrésolues. La nacre ou la brume des nymphes comme un suspens entre deux choses différentes. Ces tensions sont multiples : entre l’imaginaire et la mémoire, entre l’arrêt et le mouvement, entre le sommeil et l’éveil, entre l’image et le réel, entre la métamorphose et la spectralité, entre le geste et l’apparition…

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