
Trame | Olivier de Cayron
En ayant recours à des matériaux discontinus (des lanières, des trames micro-perforées), l’artiste masque autant qu’il dévoile. Il met un terme à la linéarité du regard, il en perturbe le parcours. La trame perfore la planéité de l’œuvre. En effet, outre ses propriété plastiques de morcellement et de dispersion, la trame joue la fonction d’un filtre qui ne laisse passer qu’une partie de l’image ; en la subdivisant, elle sélectionne sur un mode aléatoire le visible créant ainsi des surprises et des découpages inattendus. L’œuvre se dévoile en escamotant l’image initiale. S’interposant entre la photographie et l’œil du spectateur, elle agît comme un balayage qui compromet toute tentative d’identification réaliste. La trame – fidèle à son étymologie- intrigue, complote, obligeant le spectateur à s’interroger sur le sens de son regard sur ce qu’il dérobe, ce qu’il arrache à la part d’ombre. L’œuvre interroge la mémoire.
Vernissage11 mars 2017